La pensée a dit «c’est moi qui dois Dicter la loi aux jambes et aux bras Car de toute action non réfléchie Ne résultent que maux et chienlit.» Mais le geste a dit, aussi, c’est lui Qui peut apporter l’allégresse, l’euphorie Lorsqu’il arrive tout nu, impromptu Pour découvrir un nouvel inconnu Face à cette rebelle compagnie La pensée voulut en venir aux mains Mais elle s’en retrouva fort marrie Constatant qu’elle n’en avait point Le geste, agacé, était bel et bien décidé À remettre les idées de cet avorton En place avec force et démonstration Mais les muscles, d’idées, restèrent muets Ils décidèrent alors de ne plus s’occuper l’un de l’autre Chacun de son côté, autonome et bon apôtre De ce fait, le geste devint tout à fait maladroit Cassant un objet par-ci, cassant les pieds par-là Ratant une marche à l’occasion Dans le même temps en parallèle et simultanément Forcée à l’inaction, la pensée broyait du noir Et tournait visiblement en rond Ce n’est qu’à cet instant que le cerveau intervint Vous voilà bien avancés Entre geste et pensée À vous chamailler Avez-vous oublié Qu’avant tout surtout Vous ne dépendez que de moi Ainsi soit, ainsi fait Tenez-le-vous pour dit Dorénavant et à présent Vous voilà tous deux réunis Pour le meilleur et pour la vie Voilà pourquoi l’on sait Maintenant que si c’est Bel et bien l’instinct qui nous guide Au final, pour de vrai C’est le cerveau qui décide En tout bien tout bonheur
© 2021 Jean-Marc Lagniel
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