Je Voudrais Te Serrer Dans Mes Bras

(Le petit garçon)
Je pense à mon papa, il est parti depuis si longtemps
J’ai envie qu’il revienne, on l’attend avec maman
(Le père)
Ici, pas un jour n’est facile, la menace est partout, le danger permanent
J’ai peur de ne jamais revenir et je pense à mon enfant

(Le petit garçon)
Maman m’a dit que papa travaille pour la France et parfois il doit aller dans des pays très très loin pour y ramener la paix. Et comme ça peut être dangereux, des fois, la nuit, je n’arrive pas à dormir
(Le père)
J’étais jeune et un peu perdu, je me suis engagé
Maintenant j’assume, je suis militaire… tiens, voilà déjà l’hiver

(Le petit garçon)
Quand je vois mes copains qui jouent à la guerre dans la cour, j’ai pas envie de jouer avec eux… alors je reste tout seul dans un coin, les yeux baissés
(Le père)
Six mois pour une mission, c’est comme six ans d’une vie
Pendant que je suis là, mon petit garçon grandit

(Le petit garçon)
Demain c’est mon anniversaire, je vais avoir 7 ans ! Je mettrai la photo de mon papa à côté de mon gâteau et je ferai un vœu pour lui, en soufflant mes bougies

Je voudrais te serrer dans mes bras
Mon garçon, tu me manques tant
Je voudrais te serrer dans mes bras
Je t’aime si fort mon enfant

(Le petit garçon)
Quand je serai grand, je ferai tout pour que les gens s’aiment bien, partout dans le monde
Dans ma classe, Boubacar, Huan Li, Tomé, Aziz, eh bien ce sont tous mes amis
(Le père)
Je ne pourrai jamais raconter à mon fils tout ce que j’ai vu et vécu ici…
Mais je pourrai lui lire une histoire, le soir, avant d’essayer de dormir

(Le petit garçon)
Souvent, même si elle ne veut pas le montrer, je vois bien que maman est triste. Alors je lui chante une chanson et elle retrouve le sourire… et en même temps elle s’essuie les yeux
(Le père)
Il neige sur les montagnes et dans la plaine
Si je peux, je les appellerai demain… ce soir, j’ai froid

Aujourd’hui, j’ai posté ma lettre au Père Noël. J’ai été très sage, mais je lui ai demandé juste un seul cadeau, le plus beau : c’est que papa revienne vite avec nous.
Mais… j’entends quelqu’un qui arrive…

Bonjour, mon petit, viens dans mes bras – Papa ! Ça y est, enfin tu es là !
Tu m’as tellement manqué, mon garçon – Tu m’as tellement manqué, mon papa
Enfin je peux te serrer dans mes bras
Enfin je peux te serrer dans mes bras (à deux voix)

(Le petit garçon)
Papa… Dis-moi que tu ne repartiras plus jamais…

© 2025 Jean-Marc Lagniel