Aujourd’hui c’est l’début des soldes
J’ai envie de faire des folies
J’vais m’relooker ma garde-robe
Dans les starting-blocks c’est parti
Haro sur les Nouvelles Galeries
Lafayette n’a qu’à bien s’tenir
Vive le Printemps, Zara, Gucci
Dior, Prada, Chanel vont souffrir
Tout à moins soixante-dix pour cent
C’est indécent, c’est monstrueux
Je suis sur des charbons ardents
Je vais faire fondre ma carte bleue
L’étiquette est barrée
Et moi j’le suis aussi
À fond il faut foncer
C’est les soldes à tout prix
Ça y est les portes se sont ouvertes
Je cours, je m’accroche, je piétine
On se bat, va y avoir des pertes
Du sang collé sur la vitrine
Je me rue sur la moindre fringue
Elle s’ra pour moi la bonne affaire
Les autr’s m’oppress’nt elles me rend’nt dingue
Taïaut, pas d’quartier, j’vais m’les faire
Et pas question d’lâcher une prise
Je m’agrippe et je sors mes griffes
Quand ça me branche je m’électrise
Je suis la reine de la dégriffe
L’étiquette est barrée
Et moi j’le suis aussi
À fond il faut foncer
C’est les soldes à tout prix
Tout c’que j’avais r’péré la veille
A disparu pendant la nuit
Mais j’tombe toujours sur une merveille
Qui m’fait craquer, qui m’éblouit
Le petit cach’mire qui tient chaud
Le pantalon qui m’amincit
La jupe vichy Brigitte Bardot
La paire d’sandales Carla Bruni
Le body qui me rajeunit
Un déshabillé pas très sage
Un porte-jarretelles, un string sexy
Le wonder-bra qui m'avantage
- musical -
Je me précipite à la caisse
On s’bouscule encore dans la queue
On se reluque, on s’matte les fesses
Avec des sourires belliqueux
Puis arrivée à la maison
Crevée, je déballe mes paquets
J’me dis j’ai fait une bonn’ moisson
Mais niveau blé j’suis au taquet
Mon banquier m’a téléphoné
Pour me dire mam’zelle, désolé
Votre compte nous l’avons soldé
Pouvez aller vous rhabiller !
L’affiche l’a annoncé
“Du plaisir à petit prix”
Maintenant je suis ruinée
Les soldes m’ont tout pris
© 2011 Jean-Marc Lagniel
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