Je ne parle pas des petites gens
Qui surveillent de près leur argent
Ce n’est pas eux qui gagnent le moins
Mais s’ils dépensent, c’est sans témoin
Tout passe dans leurs petits plaisirs
Le primordial, ça va sans dire
Quand on trime pour la société
C’est normal qu’on s’paye en premier
Il y a toujours une bonne raison
De ne pas lâcher son pognon
Je ne parle que des généreux
Ceux qui donnent en ouvrant les yeux
Ceux-là ont le cœur tout en haut
En lieu et place de leur cerveau
Même en fins de mois difficiles
Tant pis s’ils n’ont plus une bille
Y’a encore un’ pt’ite pièce qui traîne
Pour soutenir la cause qu’ils aiment
Il n’y a jamais de bonne raison
Pour avoir envie de dire non
Je ne parle pas des radins
Ni de leurs poches pleines d’oursins
Qu’ils ne croient pas qu’je sois sadique
Au point que j’aim’rais qu’ils se piquent
Chacun voit midi à son porte-
Monnaie, la raison est plus forte
Libre à chaque humain de donner
Sa main, son sang ou ses deniers
Être toujours un p’tit peu juste
C’est la tristesse de l’Auguste
Alors je parle des généreux
Les riches, les pauvres, les bienheureux
Ceux qui ne pleurent pas la misère
Qu’ils n’emporteront pas sous terre
Dans sa grande générosité
La nature leur a octroyé
Cette grâce qui est sans retour
D’offrir leurs biens comme de l’amour
Il y a toujours une belle façon
D’être généreux sans raison
© 2017 Jean-Marc Lagniel
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