La Veuve

Un an après qu’il eut passé son arme à gauche
La vie carillonna pour reprendre ses droits
La douceur de la soie, c’est pas de la débauche
Sa pauvre veuve osa remettre une’ paire’ de bas

Sachant que le brave homme, bien avant son trépas
Avait dit, convaincu, si par inadvertance
Elle se retrouvait veuve, surtout qu’elle ne manque pas
De suivre son vécu qui la mène à Byzance

Être veuve est une fin en soi
Mais c’est aussi un début à tout
Pour vivre ce qui n’existait pas
Pour découvrir le guilledou

Se sentant à nouveau femme bien dans sa chair
Elle s’en alla tester sur les pistes de danse
Son sex-appeal inné qui était en jachère
On peut vous l’attester, les contacts furent intenses

Jusqu’à ce qu’un regard lui attrapa le cœur
Il avait la prestance, il avait de l’esprit
C’est le fruit du hasard, en tout bien tout honneur
En toute bienséance sitôt il la conquit

Être veuve est une fin en soi
Mais c’est aussi un début à tout
Pour vivre ce qui n’existait pas
Pour oublier tous les tabous

Ah là là, il était temps
Ah là là, vous m’en direz tant

Il s’en passa des vertes et surtout des pas mûres
Je ne vais pas entrer dans les moindres détails
Mais la cote d’alerte, elle l’atteint ça c’est sûr
Au moindre râtelier, sitôt elle s’encanaille

Il lui fallait conquête avec qui elle s’enivre
Elle’ n’en f’sait qu’à sa tête, pour n’pas dire’ qu’à son cul
Je n’en dirai pas plus, un peu de savoir-vivre
Il fallait qu’ce soit chaud et ça c’est du vécu

Être veuve est une fin en soi
Mais c’est aussi un début à tout
Pour vivre ce qui n’existait pas
Pour découvrir le guilledou

Être veuve est une fin en soi
Mais c’est aussi un début à tout
Pour vivre ce qui n’existait pas
Pour oublier tous les tabous

Ah là là, là quel bon temps
Ah là là, vous m’en direz tant

© 2025 Jean-Marc Lagniel