Il sʼen est fallu dʼun cheveu
Pour que je ne sois parfait
La faute sans doute à mes aïeux
Le monde est ainsi fait
Mon crâne était plutôt garni
De poils ébouriffé
Si bien que lʼun dʼeux est parti
Sur ma langue se greffer
Jʼen ai parfois voulu au ciel
De mʼavoir lancé cet anathème
Mais de savoir rester moi-même
Cʼétait le souci essentiel
On mʼa dit “Cʼest cʼqui fait ton charme”
Et bien sûr je lʼai cru
Mais face aux sourires de ces dames
Souvent je me suis tu
Et même lorsque ma sainte barbe
Soudainement jʼai coupée
Jʼai gardé cette hallebarde
Qui me fait “sossoter”
Jʼen ai parfois voulu au ciel
De mʼavoir planté cette antenne
Mais je lʼai acceptée sans haine
Sans aucun souci essentiel
Avec lʼâge je me suis dégarni
Plus besoin de me coiffer
Mais en souvenir reste un ami
Qui jamais ne mʼa lâché
Ainsi peut-être est-ce pour cela
Quʼalors les sons de mes paroles
Sont devenus des mots pour des voix
Autre que la mienne un peu folle
Jʼen suis reconnaissant au ciel
Dʼavoir pu dire tous mes “je tʼaime”
Grâce à quelques amis fidèles
… aux sourires essentiels
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